lundi 10 novembre 2008

ET LE 11 NOVEMBRE ?

Le 11 novembre suit, à une semaine d'intervalle la Toussaint et est aussi, souvent, l'occasion de prolonger les vacances d'automne par un "pont". Les deux évènements se confondent souvent dans l'esprit des gens. Pourtant, ils n'ont rien à voir. En effet, c'est le 11 novembre 1918 que fut signée l'armistice qui mettait provisoirement fin à la Première Guerre mondiale (1914-1918) et la capitulation de l'Allemagne. Ce fut une guerre terrible qui fit plus de huit millions de morts et six millions d'invalides ou de mutilés. L'armistice fut signée entre les Alliés et les Allemands dans un wagon stationné dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. C'est dans ce même wagon que se signa en 1919, à Versailles le traité de Versailles qui mit fin à la guerre.

Il fallut cependant attendre 1920 pour qu'on fit du 11 novembre une journée d'hommage aux soldats morts pour la France. Beaucoup de soldats (souvent très jeunes) étant morts dans les tranchées ou déchiquetés par les bombes, des milliers de ceux-ci ne purent jamais être identifiés. On choisit donc à Verdun, l'un des endroits où les combats furent les plus violents, une dépouille anonyme pour en faire le symbole de tous ces disparus et on l'inhuma sous l'Arc de Triomphe à Paris où, 3 ans plus tard, fut allumée une flamme qui ne s'éteint jamais. Depuis 1922, le 11 novembre est un jour férié en France, en Belgique et au Canada. Aux Etats-Unis, sa commémoration a été étendue à tous les vétérans (anciens soldats) de guerre. Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Armistice_de_1918

Cette année, à l'occasion des 90 ans de l'Armistice, des archives militaires encore interdites d'accès, se sont ouvertes et de nombreuses lettres de soldats qui n'étaient jamais parvenues à leurs familles, car elles avaient été interceptées par la censure, ont été délivrées à leurs destinataires. Certaines ont été publiées et elles portent une charge d'émotion très forte. Une émission spéciale de France Inter, et plusieurs livres leur ont été rcemment consacrées.

A titre d'exemple, voici une de ces lettres, écrites par un jeune soldat à son épouse. Cette lettre a été publiée sur le site d'un Collège de Villeneuve-St. Georges, dans la banlieue parisienne, dont voici l'adresse (http://pbmedias.free.fr/souvenir/ours/ou.htm)

Verdun, Le 18 mars 1916,

Ma chérie,

Je t'écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S'il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m'a coûté mon pied gauche et ma blessure s'est infectée. Les médecins disent qu'il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j'ai été blessé.Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d'attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile. Au début, nous étions vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n'étions plus que quinze mille environ. C'est à ce moment-là que je fus touché. Un obus tomba pas très loin de moi et un morceau m'arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me réveillai qu'un jour plus tard, dans une tente d'infirmerie. Plus tard, j'appris que parmi les vingt mille soldats qui étaient partis à l'assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grâce à un repli demandé par le Général Pétain. Dans ta dernière lettre, tu m'as dit que tu étais enceinte depuis ma permission d'il y a deux mois. Quand notre enfant naîtra, tu lui diras que son père est mort en héros pour la France. Et surtout, fais en sorte à ce qu'il n'aille jamais dans l'armée pour qu'il ne meure pas bêtement comme moi. Je t'aime, j'espère qu'on se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu m'as fait passer, je t'aimerai toujours.
Adieu

Soldat Charles Guinant

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